Pour son second film, Antoine Raimbault se confronte au fait-divers et la tristement célèbre affaire de la disparition de Suzanne Viguier en 2000. Une histoire vraie à laquelle il a ajouté un personnage fictif, Nora, incarnée par Marine Foïs. Celle-ci partage d’ailleurs l’affiche avec Olivier Gourmet dans le rôle de l’avocat Éric Dupont-Moretti, autrement surnommé «acquitattor».
«Une intime conviction», ça raconte quoi ?
Nora est obsédée par le procès de Jacques Viguier, auquel elle a pu assister. Son intime conviction, c’est que le mari est innocent. Elle décide alors d’enrôler le célèbre avocat Éric Dupont-Moretti, le persuadant qu’il pourrait empêcher une erreur judiciaire. Le ténor du barreau lui propose d’ailleurs de l’assister dans la documentation pour le second procès en appel. Un rôle que la mère de famille va prendre très à cœur, top à cœur…
Notre avis
⭐⭐⭐⭐
On retrouve dans Une intime conviction, la passion d’un réalisateur très bien documenté, soucieux du détail de la non-approximation, qui dépeint les rouages du système judiciaire français avec brio.
Antoine Raimbault a par ailleurs réussi le tour de force de nous faire croire en la véracité du personnage de Nora, en tant qu’actrice dans le procès Viguier. Bien évidemment, Marina Foïs, toujours aussi juste, participe vivement au réalisme de cette tranche de fiction parfaitement dissoute dans l’ensemble du film. Olivier Gourmet est quant à lui magistral et complètement habité par cette forte personnalité qu’est l’avocat Éric Dupont-Moretti, dans un jeu agréablement troublant, à tel point qu’on pourrait presque s’y méprendre.
Derrière l’a priori d’un film «tiré d’une histoire vraie», nous ne sommes pas de simples spectateurs d’une retranscription de la réalité. Nora et son «intime conviction» deviennent la personnification de l’interprétation humaine. Il y a en cela une vraie réflexion philosophique.
✩ : très mauvais
⭐: mauvais
⭐⭐: moyen
⭐⭐⭐: bon
⭐⭐⭐⭐: très bon
⭐⭐⭐⭐⭐: excellent